YANG SHENG : L’entretien du principe vital
“Entretenir le Terrain, Soutenir le Sain…” Voilà le propos !
En Chine, cela passe par différentes pratiques de santé (yang sheng, daoyin, neïgong, tu na, zuo chan, …) dont le but est la nutrition de l’homme et de son principe vital.
Si l’homme est corps-souffle-esprit, la Nutrition authentique doit s’adresser à l’entretien de ces trois parties. Il devrait y avoir une nutrition des essences (jing) et de la forme (xing), des souffles (Qi) et de l’esprit (shen).
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Si entretenir sa forme (réduite en occident à son apparence corporelle) et son Souffle (…à sa capacité respiratoire) est généralement admis, les notions de quintessence des aliments, de préservation du Sain, de Souffle et d’Esprit, restent généralement inconnues.
En matière d’attention à l’esprit, nous sommes même carrément sous développés (évidemment, par nutrition de l’esprit nous ne parlons pas de Sudoku…).
“Faites du sport, buvez 1,5 L d’eau, mangez des laitages, 5 fruits et légumes par jour…”, voilà en gros l’hygiène de base occidentale…
Le médecin s’occupe de votre corps lorsqu’il tombe en panne, le psychologue, de votre psyché et le prêtre, de votre esprit….
Pour la tradition chinoise, découper l’homme ainsi est aberrant et bien loin d’être suffisant !
L’Homme est un champ d’interactions subtiles entre les différents niveaux-parties de son être.
Ainsi dans la pratique, les postures corporelles et les mouvements sont assujettis au placement de l’esprit. Ce qui fait qu’un geste atteint sa cible c’est lorsqu’il y a accord subtil entre une intention, un mouvement/une forme-posture et un souffle. Il ne suffit pas de faire extérieurement et mécaniquement des gestes pour qu’il se passe quelque chose !
L’entretien du corps et du souffle, plus que le footing et la musculation, ne s’envisage jamais sans celui de l’esprit car les trois parties s’influencent mutuellement….
L’entretien de l’esprit veillera à ‘l’évidement du cœur’ habités par les passions (liu qi) qui “rongent le sang” … Il nous convie à un désencombrement du cœur-esprit.
Selon la médecine chinoise, le sang est le support des activités psychiques comme l’a bien senti la sagesse populaire (‘ je me fais du mauvais sang… mais qu’est-ce qu’il a dans le sang.’) et le cœur, dans sa fonction de siège de l’esprit, est souvent affecté par ces contaminations internes laissant apparaitre des troubles très physiques….
Comme le confirme aujourd’hui les découvertes des neuro-sciences et l’utilisation médicale de la méditation (mindfullness)… la méditation (de pacification du cœur, du calme mental…) a des effets très probants dans le traitement de troubles profonds du comportement et prévient les risques de récidives dans les troubles psychiques…
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L’hygiène, est cet art qui enseigne le secret de la préservation de la santé et par voie de conséquence le prolongement de la vie.
Cela suppose de savoir ce qui est bon pour l’homme… et donc de savoir ce qu’est un homme, qu’est-ce qui le différencie des “quatre pattes” ou des cailloux ?…
La santé fondamentale n’est pas l’absence de maladie, loin s’en faut… c’est bien plus que cela. C’est prendre soin de soi dans ce que nous sommes dans notre globalité !
“Il est plus agréable d’avoir à payer son boulanger que son médecin…” dit la sagesse populaire…
Se soigner avant d’être malade, ce n’est pas avaler des drogues, c’est prendre soin de soi…
En Chine comme en occident autrefois, à l’époque où tous ne pouvaient pas se payer le médecin, tomber malade était la pire des choses pour la famille et le village. Des remèdes de “bona fama'” (c’est à dire de bonne réputation et non pas de “bonnes femmes”, un glissement malheureux) se transmettaient de façon empirique. Ces conseils d’entretien et ces recettes allaient de l’hygiène corporelle à l’alimentation, en passant par le sommeil et l’hygiène de l’âme.
Afin de montrer que les pratiques d’entretien de la santé et de l’hygiène de l’âme, ne sont pas la propriété de l’Orient, voici quelques conseils du Pr. Peyronet dans son livre “médecin des pauvres” édité en 1908…
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“Soyez sobre : conservez toujours un restant d’appétit au sortir de la table, c’est le premier moyen de bien vous porter.
Ne mangez ni ne buvez précipitamment.
Evitez de boire frais.
Ne vous exposez pas à l’air froid quand vous êtes en sueur.
La propreté entretien la santé : qu’elle règne donc en vous, en vos vêtement, en votre habitation et tout ce qui est à votre usage.
Un travail modéré est nécessaire à votre santé pour fortifier vos organes.
Ne dormez pas dans une chambre où l’on aurait déposé des fruits, ou des fleurs.
Eviter de faire sécher le linge dans une chambre à coucher.
En hiver tenez vous au-dessus du poêle à eau qui en se vaporisant redonne à l’air l’humidité que le foyer lui ôte.
Se reposer une demi-heure, avant et après le repas.
Dormez la tête au nord, les pieds au sud, ou mieux, légèrement vers l’est.
Se coucher de bonne heure et se lever de bon matin.
Eviter l’humidité et le froid aux pieds…
« Le bonheur est un état de sérénité intérieur qui réside dans la coexistence nécessaire de deux ordres de faits : la paix de la conscience et le bien être corporel…
Les mauvaises passions détruisent la santé, abrègent l’existence et souvent conduisent au crime si on ne les modère pas, si on ne s’en rend pas maitre.
Les passions sont comme des plaies, parfois héréditaires, le plus souvent accidentelles, qui irritent d’autant plus qu’on y porte plus souvent la main.
Elles sont, en partie au moins, le produit de l’habitude….”
Hérald Loygue
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