BA CHU : Les 8 sensations dans le Qigong et le Tuina

Dans un article précédent nous avons déjà évoqué les effets ressentis lors de la pratique du Qi gong.

Après un certain temps de pratique, l’état du Qi du pratiquant se modifie et des sensations apparaissent. Ces sensations sont décrites traditionnellement comme les Bachu, ou 8 sensations liées à la pratique.

Dans la pratique du Tuina, qui est un autre travail sur le Qi, il est assez courant que les patients nous disent : « je me sens plus grand, ou plus petit, je tremble à l’intérieur, je me sens tout gonflé,… », évoquant des sensations similaires, nous allons donc voir cela du point de vue de la MTC.

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Sensations de gonflement et de rétrécissement :

Perceptibles lors des séances de Qigong ou de Taiji, soit d’une façon localisée sur le membre travaillé, soit sur l’ensemble du corps ou encore par le patient pendant le travail.

Selon la médecine chinoise, la sensation de gonflement est souvent liée au méridien Yang Qiao, alors que la sensation de rétrécissement au Yin Qiao. Nous avons déjà évoqué ces deux méridiens curieux dans un article précédent.

Sensations de légèreté et de lourdeur :

De la même façon, après ou pendant l’exercice du Qigong, ou après s’être relevé de la table de Tuina, une sensation de légèreté ou de lourdeur apparaît. Les deux sensations peuvent même être conjointes. Se sentir lourd et enraciné en bas et le haut tout allégé.

C’est le plus souvent dû au regroupement du QI dans le vaisseau gouverneur.

Mais cela peut être lié à la direction du massage ou de l’exercice Qigong, c’est à dire au placement de l’intention (le yi guide le Qi) qui, vers le haut amènera une sensation de légèreté, et vers le bas, d’enracinement et de lourdeur.

Le tuina du membre inférieur le long du méridien estomac (yangming est le plus chargé en sang), draine le sang vers le bas, alors que shufa ou yizhichan sur le paeroe (sommet de la tête) donnera des actions d’ouverture et de légèreté en haut du corps.

Sensations de fraîcheur et de chaleur :

En général la chaleur est ressentie en premier lieu (à ne pas confondre avec l’expression du trop plein d’un état pathologique) et souvent au niveau des mains (laogong) et du dantian (6vc).

Puis vient la fraîcheur qui signe la diffusion du yin (eau) des reins dans l’organisme. Encore une fois les deux peuvent cohabiter voir se transformer au cours de la pratique.

Durant le Tuina, la perception par le praticien de chaleur ou de fraîcheur chez le patient donne des indications pathologiques.

Lors du travail de Faqi, la fraîcheur et la chaleur sont des directions différentes volontaires.

« Lors d’une séance de « Faqi » sous le bras et sur le sein d’une patiente en ménopause pour soulager les brûlures occasionnées par les séances de radiothérapie, cette dernière m’a rapporté peu après qu’elle n’avait plus eu de bouffée de chaleur pendant plus d’un mois après…

Enlever le feu, a une action très vaste, ne se limite pas à la zone touchée. »

Sensations de fourmillements et de démangeaisons :

Il est courant d’entendre les patients dire avoir envie de se gratter, tellement la démangeaison est importante lors de massage sur certaines zones. Les fourmillements peuvent apparaître dans un méridien en particulier ou sur une zone massée. Dans la pratique du qigong comme du taiji c’est le plus souvent l’intention qui amène le Qi à un endroit qui fait ressentir l’afflux du Qi.

Les fourmillements et les démangeaisons signent l’afflux de Qi sur la zone et vers la périphérie/surface (biao).

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Conclusion :

Bien évidemment, ces sensations sont des sensations tout à fait normales.

Il ne faut pas les rechercher mais ne pas les fuir non plus.

La pratique doit rester comme l’esprit : ouverte, spacieuse, accueillante,…

Si, pendant la pratique, apparaissent des sensations de type oppression thoracique, souffle court, douleurs, vertiges, cela indique souvent le fait d’une mauvaise respiration. Le plus souvent, trop de contrôle.

Pour éviter cela, se détendre et laisser la respiration aller à son terme naturellement. Chacun a son propre rythme, la respiration naturelle, spontanée ne représente aucun danger.